Pour les prochaines semaines: changement de protagonistes. Alex vient d'aller chercher Dom à l'aéroport de Lima, il est 7h du matin et nous avons exactement 20 jours pour faire plus de 3000 kilomètres jusqu'à Santiago. C'est donc cette journée même que nous quittons la capitale pour se diriger vers un endroit plus tranquille, Paracas, où nous nous installons sur la plage. Pour célébrer le début du voyage et les retrouvailles de deux vieux amis, nous nous installons confortablement, jouons au ballon pendant la journée et au Nintendo pendant la soirée et buvons quelques bières. À part une belle vue, une réserve naturelle de flamants roses et une petite plage où on regarde des gens faire du kitesurf, nous avons pas mal fait le tour de Paracas et c'est ainsi qu'on se dirige dès le lendemain à Huacachina, un petit oasis situé près d'un village en plein milieu du désert du Pérou.


Après une baignade entourés de dunes de sable, nous amorçons notre périple de plusieurs jours qui nous mènera au mystique Macchu Picchu quelques jours plus tard. C'est ainsi que nous faisons plusieurs kilomètres avant de dormir près de Nazca, où nous puisons de l'eau dans un vieil aqueduc Inca et on nous nous installons pour la nuit. En faisant à manger ce soir-là, un monsieur d'un certain âge vient nous aborder en espagnol. Il semble vouloir de l'argent mais nous ne sommes pas surs de ce qu'il veut dire mais nous comprenons qu'il vend des mangues et qu'il travaille très tôt le lendemain matin. On lui répond poliment dans un espagnol approximatif que nous irons lui en acheter, sachant que c'est improbable. En se réveillant, quelle surprise de trouver un sac de mangues juteuses derrière notre camion! Nous avons donc un déjeuner gratuit et super rafraichissant grâce à ce sympathique bonhomme! Nous mettons ensuite le cap sur Cuzco, où nous devons nous rendre pour acheter nos billets pour le Macchu Picchu. Se rendant compte que c'est encore assez loin, nous nous arrêtons dans la petite ville de Tamburco et nous nous trouvons un petit hôtel pour la nuit. Il est très rare que nous payons pour se loger mais le hasard fait bien les choses car cette nuit-là, il se met à pleuvoir des cordes et Alex fait une indigestion (probablement de l'eau qu'il a bu à même le robinet à Lima...) Nous mangeons dans un petit resto devant l'hôtel et comme la ville n'est vraiment pas touristique, on se fait dévisager. N'empêche que la nourriture est excellente et que nous passons une bonne nuit de sommeil avant de se rendre à Cuzco le lendemain.

Une fois arrivés dans la ville de Cuzco, qui s'est avérée être beaucoup plus grande que ce quoi nous nous attendions, nous avons eu de la difficulté à trouver l'endroit exact pour acheter les billets pour aller au Macchu Picchu. L'adresse que nous avions n'était pas la bonne et nous avons du nous informer pour trouver un autre endroit, une petit bureau touristique où nous avons réservé pour la plus petite randonnée dans la cité Inca. Toutefois, la dame qui y travaillait nous a dit qu'elle avait réservé la grande expédition, qui coûtait beaucoup plus cher et qu'elle ne pouvait pas annuler. Évidemment, cela lui faisait une plus grande cote de vente... Après nous être obstiné, nous avons réussi à nous rendre au bureau culturel de Cuzco avec son assistant pour annuler notre réservation et en faire une nouvelle sans les frais supplémentaires. Ce processus a pris un certain temps, et nous avons finalement été pris dans Cuzco pendant 4 heures. Nous avons donc du écourter notre trajet vers le Macchu Picchu et dormir dans un petit village colonial sur le chemin. FInalement, ce devancement nous a fait découvrir un merveilleux endroit, Ollantaytambo, où nous reviendrons après notre passage au Macchu Picchu.


À partir de ce moment, même si nous nous trouvions relativement près de la cité oubliée, nous en étions encore loin. La première journée, nous avons fait 3 heures de route avec le camion sur des chemins archaïques et sinueux s'élevant en altitude, croisant des autobus dont les chauffeurs conduisaient très agressivement, nous obligeant à nous resserrer sur la chaussée, deux roues frôlant le précipice. Ce danger, mêlé à la qualité médiocres de la route nous oblige à rouler à 30 km/h au maximum. C'est ainsi que nous arrivons à un barrage hydroélectrique vers 14h. Nous sommes de plus en plus près de notre but mais nous ne sommes pas encore au bout de notre peine. La prochaine étape est simple: un train se rend du barrage hydroélectrique au village de Aguascalientes, un chemin d'une dizaine de kilomètres. C'est le seul moyen d'accéder au village, d'où il est possible de monter au Macchu Picchu. Mais pourquoi faire les choses simples? Nous ne prenons pas le train, qui est quand même dispendieux. Nous marchons sur le côté de la rail de chemin de fer pour le reste de l'après-midi. Finalement arrivés à Aguascalientes, nous montons notre tente et nous couchons tôt, car nous attaquons l'ascension le lendemain matin à 4h30, car nous voulons y être les premiers. C'est dans la noirceur du petit matinée que nous réalisons que nous ne serons pas les premiers. Lorsque nous arrivons à l'entrée de la montagne, une cinquantaine de personnes attendent déjà l'ouverture officielle du site et d'autres arrivent derrière nous à chaque minute. Lorsque les grilles s'ouvrent enfin, nous commençons à escalader.. environ un millier de marches! Une ascension d'environ une heure qui nous porte à l'entrée du site tout en sueur et un peu épuisés. Finalement, vers 6h30, notre effort est récompensé. Perchée dans les montagnes, la petite cité se dévoile à nous tranquillement, alors que la brume et les nuages du matin se dissipent peu à peu...



Après avoir déambulé dans ce lieu mythique pendant près de 3 heures, nous comprenons pourquoi c'est le lieu le plus visité de l'Amérique du sud! Malgré le chemin que nous venons de faire, même si nous sommes fatigués et affamés, même si nous devons tout refaire ce que nous avons fait comme chemin ces deux derniers jours, nous sommes comblés. 6 heures plus tard, nous sommes de retour à Ollantaytambo, où nous mangeons une délicieuse pizza cuite au four accompagnée d'une bonne bière issue d'une micro-brasserie près du village. Pas besoin de dire que nous dormons comme des bébés cette nuit-là. La journée suivante, nous nous dirigeons vers Puno, la plus grande ville située sur les berges du lac Titicaca. Arrivés là-bas, nous constatons que la ville entière est en fête et que des parades durent toute la journée où des centaines de personnes prennent d'assaut les rues en dansant dans des habits colorés et en jouant de la musique comme un orchestre continuel. Nous nous retrouvons ainsi pris dans un labyrinthe de rues bloquées, les gens font la fête, la soirée est arrosée et on se fait lancer de la mousse dessus. En fait il y en a partout dans les rues! C'est une situation assez loufoque qui finalement nous empêchera d'aller visiter les îles flottantes de Uros mais qui nous fera rire un bon coup!


La journée suivante, soit notre avant-dernière au Pérou, nous roulons toute la journée, passant de 3500 mètres d'altitude à près de 4500, carrément dans les nuages qui nous obligent à grandement réduire notre vitesse. Nous expérimentons de la pluie et même de la grêle, un changement de température assez drastique. S'ensuit une descente sinueuse qui nous fait carrément descendre de... 4500 mètres d'altitude! Nous revenons au niveau de la mer et dans le désert péruvien et expérimentons une amplitude de température de 27 degrés celcius et ce, en moins de deux heures! Maintenant, c'est direction la plage pour notre dernière nuit avant de traverser la frontière chilienne le lendemain matin.