En partant de Salento, on prévoyait se rendre à Cali pour fêter le Nouvel An même si on avait pas entendu de très bons commentaires à propos de cette ville. Si on enlève le fait que c'est la capitale de la salsa (pas la sauce, l'autre salsa), Cali représente pour certains qu'une grande ville sans attrait et sans charme. Mais la ville était sur notre chemin et on voulait fêter le jour de l'An dans une grande ville. En voyant un panneau annonçant Bogotá à côté d'un autre panneau annonçant Cali, on s'est dit qu'on pourrait faire un détour et passer par la capitale du pays. On prévoyait encore deux semaines en Colombie, on avait donc amplement le temps. À Bogotá, on s'est retrouvé dans un petit hostel qui venait d'ouvrir, géré par un homme dans la trentaine et ses parents, qui occupaient une chambre de l'hostel. Très chaleureux et accueillant, on se sentait presque faisant partie de la famille, avec de succulents déjeuners à chaque matin et un délicieux souper pour le jour de l'An. On en a profité le 31 pour faire un plat typiquement de chez nous, un bon pâté chinois, alors qu'un Croate préparait un plat de chez lui, un Moussaka. Ce plat ressemble à une version éloigné de notre pâté chinois, avec de la viande hachée, des oeufs et des patates.


Bogota est tout ce à quoi on s'attend d'une capitale de huit millions d'habitants : des immeubles à perte de vue, une ville bruyante et achalandée avec assez de trafic pour écouter les neuf albums des Cowboys Fringants en dedans de 10 kilomètres. Malgré ça, Bogotá à quand même réussi nous charmer à travers les rues colorées de La Candaleria, le quartier historique de la ville. Un des traits particuliers de Bogotá, contrairement aux autres grandes villes, est l'attitude permissive de la ville à l'égard des graffitis. À Bogotá, les artistes de rue ne sont pas considérés comme des criminels. Ils peuvent donc en profiter pour prendre leur temps et travailler sur leurs graffitis pendant le jour, créant ainsi des oeuvres beaucoup plus élaborées et réfléchies. Une des activités les plus populaires à Bogotá est un tour guidé de la ville expliquant les différents graffitis qu'on y retrouve et leur historique, un tour très intéressant pour ceux qui apprécient les Free Walking Tour.



Notre prochain arrêt après Bogotà : le Désert de Tatacoa. Ça faisait longtemps qu'on avait pas senti de la terre sous nos pneus et sali un peu Road Runner, ce fut donc un plaisir de conduire sur les ''routes'' du désert. On s'est vite rendu compte que ce désert n'en est pas vraiment un, mais plus une forêt tropicale sèche. Même le terme ''sèche'' n'est pas très approprié en saison des pluies. Ce fut le déluge et les orages pendant nos trois nuits passées dans le désert. À notre deuxième journée on s'est aventuré plus loin dans le désert vers la vallée des Constellations, où on a passé deux nuits dans un camping au milieu de nulle part. Deux journées à profiter du paysage qui nous entourait, de la piscine du camping et des dizaines de milliers d'étoiles qui recouvraient le ciel quand le soleil se couchait. Cette belle vue au ciel durait quelques heures, jusqu'à ce que les orages arrivent... La deuxième nuit, on s'est réveillé en panique lorsqu'on a vu Alex courir dans tous les sens sous la pluie et les éclairs, mettant ses équipements de camping dans le camion. On a dû se réfugier les trois dans une tente sous un abri cette nuit-là.



En route vers l'Équateur, on s'est arrêté pour quelques jours dans le village de San Agustin où se situe un site archéologique déclaré comme patrimoine mondial par l'UNESCO. À San Agustin, on s'est trouvé un petit coin de paradis pour camper le temps de notre séjour. La Casa de Nelly, situé à 15 minutes à pieds du village, est un des hostels les plus accueillant qu'on ait été. Avec une cours aussi verte qu'un jardin botanique, c'était l'endroit parfait pour relaxer quelques jours, après notre aventure dans le désert.


Dans la région de Huila se trouve de géantes statues de pierres dispersées à travers plusieurs sites, le plus important étant celui de San Agustin. Ces statues représentent des Dieux et des animaux mythiques dans une forme abstraite. Bien qu'elles soient étudiées depuis le début des années 1900, les scientifiques en savent très peu sur leur signification ainsi que sur les peuple pré-Incas qui ont créé ces statues entre les années 100 et 900.



Après plus de cinq semaines, ça en était tout de la Colombie. On a été tout les trois marqués par la richesse et la diversité des paysages du pays. Des plages du Nord avec ses 40°C, aux montagnes verdoyantes, à la fraicheur de Bogotá en passant par les paysages désertiques de la Tatacoa ou la végétation arbustive des Highlands, la Colombie est un pays qui mérite d'être visité et revisité, malgré son image de pays dangereux. Cinq semaines n'étaient certainement pas assez pour découvrir tout ce que le pays a à offrir.